Vous avez subi une infiltration pour soulager vos douleurs, mais le résultat est décevant : non seulement vous n’êtes pas soulagé, mais vous ressentez même davantage de douleur qu’avant l’intervention. Rassurez-vous, cette situation, bien que préoccupante, n’est pas rare.
Pourquoi la douleur peut-elle s’intensifier après une infiltration ?
Une infiltration est censée soulager la douleur, pas l’aggraver. Pourtant, de nombreux patients rapportent une augmentation de leurs symptômes dans les jours qui suivent l’intervention. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène.
La réaction inflammatoire post-injection
L’une des causes principales de l’augmentation de la douleur est la réaction inflammatoire locale. En effet, l’introduction d’une aiguille et l’injection d’un produit dans les tissus provoquent inévitablement une certaine irritation.
« Tout d’abord, si la douleur survient dans les premières heures qui suivent l’injection, il peut s’agir d’une réaction inflammatoire intra-articulaire aux cristaux de cortisone. En effet, la présence de ces cristaux dans l’articulation est perçue par le corps comme anormale, et celui-ci peut alors déclencher une réaction de défense, » explique un spécialiste en rhumatologie.
Cette réaction inflammatoire est généralement temporaire et disparaît dans les 24 à 48 heures suivant l’intervention.
La pression mécanique du liquide injecté
Une autre explication possible est liée à la mécanique même de l’infiltration :
« Une autre explication possible de ce rebond douloureux pourrait être tout simplement mécanique : l’injection augmente le volume du liquide intra-articulaire. Cela se répercute par une hyperpression dans l’articulation et au niveau de la capsule articulaire, » précise un médecin spécialiste.
Les neurones sensibles à la pression peuvent alors transmettre des signaux douloureux, créant une sensation d’inconfort jusqu’à ce que le liquide soit assimilé par l’organisme.
L’échec du traitement pour certaines pathologies
Dans certains cas, l’infiltration n’est tout simplement pas le traitement adapté à la pathologie du patient. Par exemple, pour les problématiques d’arthrose, si une première infiltration n’apporte pas d’amélioration, il est généralement peu probable qu’une seconde soit efficace.
Quand s’inquiéter face à une douleur post-infiltration ?
Si la douleur après une infiltration est relativement normale dans les premiers jours, certains signes doivent vous alerter et vous inciter à consulter rapidement.
Les signes d’alerte à surveiller
Consultez immédiatement votre médecin si :
- La douleur persiste plus de 48h après l’infiltration
- Vous constatez l’apparition de fièvre
- L’articulation concernée présente des signes d’infection (rougeur, chaleur, gonflement)
- La douleur devient insupportable ou s’accompagne d’une perte de sensibilité
« Le risque majeur de l’infiltration, pour les personnes ne présentant pas de condition médicale particulière, est la constitution d’un foyer infectieux. Ce risque est faible mais doit tout de même être pris en considération, » avertit un professionnel de santé.
Les complications possibles
Bien que rares, des complications peuvent survenir après une infiltration :
- Infection locale
- Lésion des tissus environnants
- Atrophie cutanée ou musculaire
- Réaction allergique au produit injecté
Comment soulager la douleur après une infiltration ?
Face à une douleur persistante après infiltration, plusieurs solutions s’offrent à vous pour retrouver confort et mobilité.
Les méthodes immédiates de soulagement
Pour atténuer la douleur dans les premiers jours suivant l’infiltration :
- Appliquez de la glace sur la zone concernée (15-20 minutes toutes les 2-3 heures)
- Prenez les analgésiques prescrits par votre médecin
- Gardez l’articulation au repos pendant 48h
- Évitez les activités physiques intenses qui sollicitent la zone infiltrée
« Il semble que le meilleur traitement, préventif et curatif, pour les douleurs qui suivent presque immédiatement l’infiltration, soit l’application d’une poche de glace, » recommande un ostéopathe.
Les alternatives thérapeutiques à envisager
Si l’infiltration n’a pas fonctionné ou a aggravé votre situation, d’autres approches thérapeutiques peuvent être envisagées :
- L’ostéopathie : « La prise en charge en ostéopathie permet en général d’améliorer les douleurs chroniques, quelles que soient leur nature. En effet, si l’ostéopathie ne peut pas réparer la lésion organique, elle permet au corps de mieux s’ajuster autour de celle-ci, et donc de diminuer les compensations douloureuses en récupérant sa mobilité. »
- L’acupuncture : Cette technique peut aider à soulager la douleur et à réduire l’inflammation.
- La kinésithérapie : Des exercices adaptés peuvent renforcer les muscles autour de l’articulation touchée et améliorer la mobilité.
- Les traitements médicamenteux alternatifs : D’autres médicaments peuvent être prescrits pour gérer la douleur.
Pour comprendre d’autres types de douleurs articulaires, vous pouvez consulter notre article sur la douleur dans l’aine qui descend dans la cuisse, qui explore des problématiques similaires.
Témoignages et expériences de patients
Les forums médicaux regorgent de témoignages de patients ayant vécu cette expérience. Leurs histoires peuvent vous aider à relativiser et à comprendre que vous n’êtes pas seul dans cette situation.
L’expérience d’IlhamElfilali
Sur un forum de santé, une utilisatrice partage son expérience :
« Suite à cette infiltration ratée pour ma part, j’ai fait 10 séances de kiné qui m’ont permis de retrouver ma mobilité et de diminuer les douleurs. J’ai pu reprendre la conduite et le travail 6 semaines après infiltration. Je poursuis mes étirements, gainage et renforcement conseillés par la kiné. J’ai encore par moment des douleurs au dos surtout après une séance de kiné. Ce que je retiens pour ma part, c’est qu’au final cette infiltration ne m’aura servi à rien. »
Ce témoignage illustre bien que même en cas d’échec de l’infiltration, d’autres approches comme la kinésithérapie peuvent être bénéfiques à moyen terme.
La diversité des réactions post-infiltration
Les témoignages montrent une grande variabilité dans les réactions :
- Certains patients ressentent un soulagement immédiat
- D’autres traversent une période douloureuse de quelques jours avant d’observer une amélioration
- Quelques-uns ne constatent aucun bénéfice, voire une aggravation
Cette diversité souligne l’importance d’une approche personnalisée et d’un suivi médical adapté à chaque situation.
Prévention et conseils avant une infiltration
Si vous envisagez une infiltration, quelques précautions peuvent optimiser vos chances de succès et minimiser les risques de douleur accrue.
Informez votre médecin de vos antécédents
Avant toute infiltration, assurez-vous d’informer votre médecin de :
- Vos allergies médicamenteuses
- Vos traitements en cours (notamment anticoagulants)
- Vos antécédents d’infections articulaires ou générales
- Vos réactions à d’éventuelles infiltrations précédentes
Ces informations permettront d’adapter le protocole et de minimiser les risques.
Préparez-vous mentalement et physiquement
Pour optimiser les résultats de votre infiltration :
- Suivez scrupuleusement les consignes de votre médecin avant l’intervention
- Prévoyez de vous reposer dans les 48h suivant l’infiltration
- Organisez-vous pour limiter les activités physiques pendant quelques jours
- Préparez à l’avance les moyens de soulagement (poche de glace, médicaments prescrits)